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Comprendre l'affaire du Grand Stade en quatre points

6 avril 2017 à 4h36 - Modifié : 6 avril 2017 à 5h20 par La rédaction

Le président de la métropole européenne de Lille Damien Castelain a été mis en examen pour favoritisme et corruption dans l’affaire du Grand Stade. Il était entendu par les enquêteurs depuis lundi soir...un élu aussi haut placé en gard’av, ça n’arrive pas tous les jours. Retour sur une vieille histoire à base de trip à Budapest, de grand prix de F1, de corruption et de favoritisme présumés. 

1. 2008, la communauté urbaine refile à Eiffage la construction du Grand Stade

A l’époque, c’est Pierre Mauroy et Martine Aubry qui dealent le contrat avec la société de construction. Mais Damien Castelain, maire de la petite commune toute mignonne de Péronne-en-Mélantois, est à ce moment aussi vice-président à la l’écologie urbaine de la communauté et a donc son mot à dire dans l’affaire. Le chantier se met en route, et hop, quelques années plus tard, on a un grand stade à Villeneuve-d’Ascq, et un maire de petite commune devenu entre-temps président de la Métropole urbaine de Lille (MEL).

2. L’appel d’offre aurait été un brin magouillé

C’est ce pourquoi le président de la MEL a été placé en garde à vue ce lundi. Il s’avère qu’il aurait accepté en 2010 un voyage tous frais payés (on dit d’agrément dans le jargon) à Budapest pour assister au grand prix de F1 avec son pote Henri Ségard, alors maire de Comines, et leurs épouses. Et qui-c’est-qui aurait offert ce petit trip posey aux élus ? Eiffage, évidemment. C’est là que ça pose un léger problème aux juges. Tout simplement parce qu’en 2008, lorsqu’il est question de décider qui va construire le stade, Castelain et Ségard sont les premiers défenseurs d’Eiffage. Un militant anti-corruption qui se fait toujours un plaisir de dévoiler les magouilles des politiques nordistes, Éric Darques, commence à sentir baleine sous gravier et prévient la justice.

3. Entre 2011 et 2016, tout plein de gens sont mis en examen

Ca veut dire que l’enquête est lancée. Il est question de savoir si la société Eiffage aurait été favorisée au profit d’autres constructeurs. Deux fonctionnaires de la MEL sont mis en examen pour faux en écriture publique, l’ex-présidente à la commission Grand Stade Michelle Demessine est placée sous le statut de témoin assisté, des perquisitions au siège de la MEL, chez Damien Castelain et Henri Ségard ont lieu… En novembre 2016, c’est carrément la MEL qui est mise en examen (oui, c’est possible). Bref, ça sent le roussi.

4. Lundi, Damien Castelain est placé en garde à vue...puis mis en examen

Ce n’est quand même pas rien, et ça signifie surtout que l’affaire est grave. Pour mettre quelqu’un au trou 48 heures (durée légale d’une garde à vue), il faut que le les faits qui lui sont reprochés soient passibles de plus d’un an de prison. Et il n’y a pas que le président de la MEL qui est concerné par l’enquête. Henri Ségard, Jean-Luc Vergin et Alain Létard (des anciens d’Eiffage) sont aussi entendus par la police judiciaire. Mercredi soir, tous on été mis en examen.

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