Quelle qualité de l'air pendant ce confinement dans les Hauts-de-France ?

Le confinement provoque des changements indéniables sur notre environnement.

Ces dernières semaines, de nombreuses images ont circulé, avec la vue satellite de la Chine sur laquelle on voit la forte diminution de la pollution atmosphérique lors de l'arrêt des usines, l'eau qui n'a jamais été aussi claire dans les canaux de Venise, ou encore plus récemment des dauphins dans le port de La Ciotat.

Or dans les Hauts-de-France, nous avons connu plusieurs épisodes de pollution depuis le début du confinement, à la grande incompréhension générale.

Atmo Hauts-de-France dresse le bilan atmosphérique de cette période, et livre quelques explications sur ce phénomène.

D'abord les bonnes nouvelles

Dans les zones où le trafic routier est plus important d'ordinaire, on observe en ce mois d'avril, une diminution de près de la moitié (47 %), des concentrations d’oxydes d’azote en avril, en proximité du trafic.

Cette baisse est plus marquée encore en début et en fin de journée, lorsque le trafic est d'habitude le plus important, en comparaison avec la même période d'avril 2019.

Le phénomène ne semble d'ailleurs pas limité à l'impact du trafic car en situation "de fond" (c'est à dire non influencée par une source directe de pollution), Atmo Hauts-de-France note tout de même une baisse de 23%.

L'évolution était moins évidente au début de la période de confinement, durant la seconde quinzaine de mars, notamment en raison des conditions moins favorables à la dispersion du dioxyde d'azote dans l'air et à une activité photochimique plus importante avec les températures plus élevées. Autrement dit, il y avait alors moins de vent et des températures plus élevées qui ont joué sur la qualité de l'air.

Ensuite les moins bonnes

Depuis le confinement, Atmo Hauts-de-France observe une légère augmentation des niveaux d'ozone. Dans ces mesures, entrent en compte les oxydes d'azote.

L'augmentation des niveaux d'ozone n'est pas inquiétante. Même les pics n'ont pas atteint le seuil d'information et de recommandation, et ils ne sont pas exceptionnels compte tenu de la hausse des températures sur la période.

Alors pourquoi les épisodes de pollution de particules fines ?

Atmo Hauts-de-France explique dans son étude en date du 27 avril 2020, que la mise en place du confinement coïncide avec l’arrivée de conditions printanières propices à la formation de particules secondaires. Celles-ci sont formées par la réaction de polluants déjà présents dans l’atmosphère dans des conditions particulières (gelées matinales, températures douces en journée, temps ensoleillé, vent faible, situation de marais barométrique…).

Ces particules fines viennent s’ajouter aux particules, directement produites par d’autres secteurs que le trafic routier (le chauffage, au bois notamment, les activités agricoles et industrielles) et s’accumulent parfois dans une masse d’air déjà chargée en particules, en provenance de régions ou de pays voisins.

Cela se traduit alors par une hausse des concentrations de particules, pouvant conduire au déclenchement d’épisodes de pollution.

Là encore, rien d'exceptionnel, la région Hauts-de-France est soumise à ce phénomène chaque année, à cette période.

Il y a tout de même un léger mieux malgré ces pics, avec une baisse significative des concentrations par rapport à avril 2019, notamment le pic du matin qui est nettement réduit (lors du pic habituel de trafic routier).

Les concentrations en soirée et début de nuit sont, quant à elles, proches.

Atmo Hauts-de-France en conclue que la baisse du trafic n’a donc que peu d’impact visible sur les concentrations de particules mesurées.

La lutte contre la pollution, si elle ne doit pas oublier les conséquences du trafic routier, ne doit donc pas forcément se concentrer uniquement sur ce facteur, qui ne semble pas être le plus impactant.

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