Roubaix : un tripot dans un salon de thé
Une importante opération policière a eu lieu dans le quartier de l'Hommelet à Roubaix mercredi après-midi. Deux personnes ont été interpellées.
Publié : 12 avril 2018 à 5h07 - Modifié : 12 avril 2018 à 5h40 par M.J.
Les policiers de la sûreté urbaine de Roubaix sont intervenus avec l’unité courses et jeux de la police judiciaire de Lille et GIR, le groupe d’intervention régional dans un salon de thé très fréquenté de la communauté turque, rue de la Vigne.
Ils ont saisi de l’argent liquide, des annotations ressemblant à des répartitions de gains ainsi que plusieurs ordinateurs. Ces derniers pourraient avoir servi à se connecter à des serveurs de jeux d'argent en ligne basés à l'étranger. Deux personnes ont été interpellées, parmi lesquelles pourraient se trouver le gérant de l'établissement un ressortissant allemand qui jouerait le rôle de "collecteur" d'après les informations de Nord Eclair.
Les jeux d'argent interdits en France
Le principe global est que les jeux d'argent et/ou de hasard sont interdits en France.
Seules quelques rares dérogations sont accordées par l'Etat, notamment aux casinos, à la Française Des Jeux (FDJ), ou à certains paris sportifs comme le PMU par exemple.
Les jeux de hasard et d'argent illégaux échappent à l'impôt et cela, l'Etat et l'administration fiscale ne le tolèrent pas. C'est la triste expérience qu'avait subi "Mamie loto" à Saint-Omer, et qui avait ému toute la région. Elle avait été condamnée en 2014 par le tribunal correctionnel d'Arras à six mois de prison avec sursis et au versement de près de 120.000 euros au fisc, pour avoir organisé 169 lotos en un peu plus de quatre ans, sans avoir payé d'impôts sur les recettes, et ce même si elle ne s'était pas enrichie personnellement. Yvette Bert, complètement démolie par cette histoire, est décédée deux mois après sa condamnation.
Dans le cas du présumé tripot roubaisien, il s'agit au contraire d'enrichissement sur la base de ces jeux d'argent, toujours au détriment de l'administration fiscale. Il y a deux ans, 18 commerces de Lille, Roubaix et Tourcoing avaient déjà été épinglés pour avoir abrité des jeux clandestins.